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POEME

           Terre Battue

 Terre battue de soleil et de vent,

Terre de luttes intestines,

Terre insoumise et radieuse où

Flottait le drapeau tricolore.

Terre victime de ses espoirs incompris,

Martyrisée et vaincue d'avoir trop voulu

Conserver la protection de la France.

Terre battue, abattue,                              

 

                       Ma belle ville de Tunisie.

                       Bizerte punie et abandonnée.

                       Bizerte où je suis né, fier de sa beauté 

                       Bizerte dont j'ai vu l'échine courbée

                       Au départ des Français.

                       Bizerte, ma terre abandonnée,

                       Bizerte, ma terre adorée

                       Dont il m'arrive encore de rêver.

 

A toi ma terre aimée

Qui danse sous mes pieds,

J'offre sur terre battue mon incessant ballet

Au son des balles qui virevoltent à jamais.

 

                                                                            

                                  L'enfant du nord, scrute le mouvement des balles

                                  Agrippé à l'enceinte verte, ses petites mains se serrent.

                                  Le désir de voir partir chaque coup l'emballe ;

                                  Le spectacle le révèle, debout, dans cette chaleur d'enfer

 

                                  Sa tête suit chaque coup et sa mémoire raisonne

                                  Quand il saisit sa raquette, son âme lui profère

                                  Que l'issue sera belle ! Le monde l'ovationne.

                                  Avec virulence il frappe, et bat son adversaire.

 

Il triomphe aisément de ses consternés concurrents

Les courts de tennis lui signent son testament

La terre battue l'invite à son couronnement

A l'autre bout de la mer Roland, mythique monument

Le monde, et.... lui lance un clin d'oeil....jovialement

 

Notre sportif bizertin est aux anges,

Il court vers son destin

Roland Garros l'accueille et ce n'est pas étrange !

N'avaient-ils pas déjà un chemin en commun ?                            

 

                                  Il va aimer Paris, sans ôter Bizerte de sa vie.

                                  Un jour, son rêve se concrétise et les lie.

                                  La gloire vient, Ridha s'est promis le défi

                                  De l'excellence de ballos et de lui réunis.

 

                                   Personne ne pourra lui retirer son honneur

                                   D'avoir été un homme probe et de caractère

                                   Son métier adoré lui a apporté le bonheur

                                   De savoir être digne de toutes les manières.

 

Il avait appris, petit, que toute vie

Qui ne se voue pas à un but précis

Serait vaine ; et quand il a grandit

Cet adage il l'a bien comprit et saisit.

Il ne garde en mémoire que ses bons amis

 

Il ne sera jamais éloigné de son ambiance

C'est la vie qui était écrite depuis sa naissance

Son regard se perd à l'horizon, crayonne et trace

Roland Garros qui reste pour toujours plein de grâce.

Dans son coeur, l'acrimonie n'a plus de place !